C'était le 9 avril...
Depuis ce jour, je suis bancale, boiteuse. Un de mes pilliers s'est fait la malle et m'a laissé là avec un trou béant dans le coeur.
Tout est allé très vite, en 3 semaines, l'affaire était réglée. J'étais là tout les jours jusqu'à la fin, impuissante, appréhendant chaque visite à l'hôpital. Je n'avais pas le choix, il fallait que j'y sois. Nous n'en parlions pas, par pudeur ou par manque de lucidité, mais je lui tenais la main comme à mes enfants en lui disant que je l'aime, le plus simplement du monde.
Et puis, le 9 avril c'était terminé.
Depuis, je fonce, si je craque c'est seule dans mon coin parce que je ne veux pas infliger ça à mes proches, je distrais mon monde et passe les 3/4 de mon temps à faire le guignol pour mieux masquer mon désarroi. Quand on me demande comment ça va, je ne sais jamais quoi répondre. Je crois que c'est dans ces moments là qu'on dit "je fais aller". Je n'ai pas le choix, la vie continue et c'est comma ça. Alors je ne m'autorise pas à penser à lui, je fuis les photos car elle me donne la nausée et quand je parle de lui c'est toujours en faisant le clown parce que je ne sais faire que ça.
Je suis perdue et j'ai la trouille de ne jamais retrouver mon équilibre. Tout me ramène à lui ravivant la douleur continuellement. Mon référent me manque et je cherche maintenant comment me construire sans lui.
J'écris ici comme on jette une bouteille à la mer après avoir longtemps hésité. Peut-être pour soulager la douleur parce que je me dis qu'en vidant mon sac, elle s'estompera plus vite. Je règle toujours les problèmes, je gère en tout cas j'essaye. Comment est-on sensé régler la mort de son père?
Alors, j'avance et advienne que pourra...